Il tire sa révérence après 25 ans de sauvetage en mer

En présence de membres du conseil municipal de Dinard, de la Société nationale de sauvetage en mer (SBSM), le maire, Arnaud Salmon,a décerné la médaille de la ville à Jean-Yves Chesnel.

(source Charles Drouilly – Ouest-France, Reporter en charge de la Côte d’Emeraude)

Pour un bénévole à la SNSM, la limite d’âge est de 66 ans révolus, mais des dérogations sont possibles jusqu’à la date anniversaire des 70 ans, avec accord du corps médical. C’est la situation dans laquelle se retrouve aujourd’hui Jean-Yves Chesnel qui vient de fêter ses 70 ans en ce mois de février. La pilule est dure à avaler car ce septuagénaire se sent en pleine forme après vingt-cinq années de bénévolat à la station de Dinard et une vie professionnelle bien remplie.

Car la mer, il a dû l’affronter bien avant son entrée à la SNSM, dès son plus jeune âge, à 16 ans. « Je ne me voyais pas poursuivre des études, alors j’ai fait une école maritime, reprenant le flambeau familial, puis[1]que deux générations m’ont précé[1]dé aux Terre-Neuvas », souligne Jean-Yves Chesnel.

« Pas question de faire du tourisme »

« Tout en reconnaissant la dureté de ce métier, c’était du boulot, il fallait le faire », avance-t-il. Jean-Yves Chesnel totalise huit ans de pêche dont six sur les campagnes à Terre-Neuve. « Engagé comme simple mousse sur des tâches ingrates, j’ai grimpé les échelons, enchaînant les campagnes de pêche du 10 janvier au 10 décembre, organisées par périodes de trois à quatre mois et demi. C’était difficile d’avoir une vie de famille dans ces conditions. » Malgré tout, il passe ensuite un brevet de patron de pêche et embarque sur un chalutier malouin comme lieutenant. Il part en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire. « Pas question de faire du tourisme, les escales, c’était juste pour faire du gas-oil, pas de la promenade », précise le marin, avec humour. Puis de la mer à la terre, il n’y a qu’un pas qu’il saute en intégrant un poste dans le bâtiment après avoir passé un brevet de maçon. Un secteur où il termine sa carrière comme chef d’équipe, dans la maçonnerie sur Dinard. Parallèlement, pour garder un lien avec la mer, il s’engage comme bénévole à la SNSM en 1999, avec l’accord de son patron de l’époque. « Une ambiance que j’apprécie dans une équipe soudée ou nous sommes tous au même niveau », précise-t-il.

En vingt-cinq ans de bénévolat à la SNSM, Jean-Yves Chesnel est sorti sur 124 interventions et a secouru 860 personnes. Un chiffre qu’il admet face à l’évidence, mais ce dont il se souviendra surtout dans ces sorties en mer, « ce sont les sensations, les montées d’adrénaline, dans le vif de l’action, et les nerfs qui lâchent au retour à terre. Les sorties de nuit sont souvent suivies d’insomnie, car c’est difficile de se rendormir après un tel stress ». Aujourd’hui, ses pensées sont toujours tournées vers la mer. Il va maintenant naviguer sur son bateau pour le plaisir.